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Au fil des mots [fr]

Oneness versus the 1%, Shattering Illusions, Seeding Freedom

Isabelle T. Decourmont

Le manifeste de Vandana Shiva contre le pouvoir des multinationales et des ultra-riches

Vandana Shiva, physicienne indienne, épistémologue et philosophe des sciences, chercheuse dans le domaine des sciences expérimentales, est une scientifique militante, une admirable figure contemporaine engagée autant pour une véritable écologie, que pour la juste place des femmes dans la société. Elle dirige en Inde « The Research Foundation For Science Technology and Natural Resources ».

Une dizaine de prix l’ont récompensée dont le prix Nobel alternatif en 1993.

Conférencière, enseignante, conseillère, elle a fait paraitre de nombreux ouvrages, dénonçant le brevetage du vivant et la bio-piraterie exercés par l’industrie des biotechnologies qui menacent l’humanité et l’environnement.

Son pouvoir d’action est réel. Ainsi en s’opposant à la construction des barrages sur la rivière Narmadâ qui auraient bouleversé l’écosystème et auraient chassé de leurs terres des millions de petits paysans, elle a pu en empécher la réalisation, elle a fait fermer l’usine Coca Cola au Kérala. Elle est engagée dans une vaste réforme écologique de l’agriculture en Inde et promeut la reconnaissance des traditions et des connaissances agricoles ancestrales, la protection des ressources naturelles telles que l’eau, la terre, les semences, agit pour la défense de la propriété intellectuelle, le droit des femmes, la protection des travailleurs indiens face aux multinationales.

Vandana Shiva dénonce dans son dernier livre l’exploitation éhontée de la population non seulement indienne mais mondiale par un petit cercle de 1% parmi les plus aisés de la population mondiale, les ultra riches, qui  possèdent une richesse égale à celle de 3,6 milliards d’individus, qu’ils exploitent, spolient, affament, rendent malades et dépendants au travers d’une nourriture falsifiée et toxique, manipulent par l’E. technologie. Ce 1% pille les ressources naturelles, sur terre, sous terre, dans l’eau et l’air, tout en enveloppant ses actions de l’opacité la plus complète et en étalant les fausses preuves d’un philanthro-capitalisme mensonger.

Les gouvernements, eux-mêmes, aveugles ou corrompus acceptent la subordination aux tout puissants pollueurs et nouveaux esclavagistes de la planète : trusts agro-alimentaires, conglomérats fusionnant pétrochimie, agro-industrie, banques, finance et internet, indémêlable système où l’on se passe et se repasse les actions en faisant de l’argent avec de l’argent.

Vandana Shiva en scientifique qui se respecte, explique, argumente, cite, apporte des preuves, des chiffres et des noms. Personne ne s’étonnera de trouver parmi les 100 noms, les entreprises cotées sur les places financières et les hommes à leur tête, dont 39 milliardaires américains parmi eux.  Bill Gates, Buffett, Bezos, Zuckerberg, Bloomberg, Page et Brin, Koch, Walton, Soros…

Premier chapitre : qui sont ces 1% ?

L’Historique du système :

en 2010, 388 personnes contrôlaient autant de richesses que la moitié de la population la moins riche de la planète. En 2012, ce sont 159 personnes, en 2016, 62 et en 2017, il n’en reste que 8.

En 2008, les milliardaires consolident leur emprise sur les marchés financiers, l’industrie, l’E.technique, en achetant pour presque rien les actions qui avaient chuté au plus bas pendant la crise boursière de 2008 et s’empare ainsi de l’économie en faisant converger des fusions.

Le plus bel exemple, Warren  Buffett. Patrimoine : 60.8 milliards de $. PDG du conglomérat américain de la finance, Berkshire Hathaway, qui est d’autre part membre du directoire de la Fondation Bill et Melinda Gates, à qui il fait don de milliards de $, mais en contrepartie le trust de la Fondation Gates a ses plus grosses participations dans Berkshire Hathaway.

Or le trust de la Fondation gère les placements et transfère les recettes vers la Fondation de Gates, « afin qu’elle atteigne ses objectifs lucratifs » ! En échange Bill Gates est membre du conseil d’administration  du conglomérat de Warren Buffet qui possède 60 filiales dans les domaines suivants : agriculture, énergie, commerce de détail, média, transports, électronique, produits chimiques, assurances, meubles, bijoux.

On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Conflits d’intérêts ? Par pour Bill Gates et Warren Buffett.

Deuxième chapitre : Mise en place du système des barons pilleurs, quelques exemples tirés du livre:

Warren Buffett a fait sa fortune sur du vent : en vendant pour des millions de $ des dizaines de milliers de « puts » de Coca-Cola en 1993. Or le put est du vent car ce n’est qu’un contrat où l’acheteur a le droit mais pas l’obligation de vendre un actif à un certain prix et à une date précise, sachant que la valeur du put augmente si le cours du marché de l’actif baisse.

Il faut être habile et initié pour gagner à ce petit jeu. Sachant que les ficelles sont tirées dans les coulisses de la Bourse de Wall Street par les initiés, la soudaine fortune de Buffett est un joli tour de passe-passe aux dépens de bien des victimes. Parmi elles, aujourd’hui encore, les fonctionnaires américains, à qui il vend des assurances automobile sans qu’on leur ait demandé leur avis. Cela signifie qu’une partie du salaire des fonctionnaires des Etats-Unis est prélevé sans leur assentiment et arrive directement sur le compte de la 3ème fortune mondiale.

A l’époque où la Grèce et le Portugal étaient asphyxiés par la crise en 2008, Warren Buffett privatisa après les avoir rachetées des compagnies de Chemin de Fer sur lesquelles il avait vendu pour 5,5 millions de ces puts fantômes.

Tout cela n’est pas une économie de commerce mais une économie de spéculation.

« L’économie de finance est 20 à 50% plus développée que l’économie réelle, selon Joel Kurzmann, ses infrastructures de pointe, quadrille la planète et déplacent des milliers de milliards de $ entre les nœuds plus ou moins importants du réseau, mais elle reste majoritairement non réglementée. »

Les hommes politiques des USA ne sont pas étrangers aux manigances, ils en tirent des intérêts, ils en font partie. Bill Clinton, par exemple, a fait supprimer en 1999 les dispositions de Glass-Steagall Act. Cela autorisa alors ce qui jusque là avait été interdit par la loi : permettre aux banques de mettre la main sur les compagnies d’assurances, les pensions de retraite, les SICAV, les fonds spéculatifs, les prêts, les crédits, les titres.

Ainsi investissements, banques et assurances devinrent majoritaires dans le système financier. Cela permet aux banques centrales qui fixent les taux d’intérêt, « d’orienter le marché en faveur des milliardaires qui les contrôlent au travers d’entreprises privées qui n’ont pas de compte à rendre aux personnes dont elles déterminent le système financier ».

But du « 1% » qui phagocyte les banques centrales ?

Bill Gates et Microsoft, Warren Buffett et Berkshire Hathaway, Zuckerberg et Facebook, Jeff Bezos et Amazon créent des monopoles en annexant les biens communs et suppriment ainsi la concurrence.

L’économie fonctionne en cercle fermé comme nous l’avons vu dans les liens entre les entreprises de Bill Gates et Buffett, mais on pourrait y ajouter The Vanguard Group et ses 3000 milliards d’actifs en 2016 (cf. The Wall Street Journal.19.09.2018), chiffre à revoir à la hausse, puisqu’il atteignait en 2018, 5100 milliards de dollars.

Ce groupe représente un ensemble de 118 fonds, bien sûr placés dans les entreprises citées précédemment  dont Apple, Microsoft, Exxon Mobil, Facebook, Amazon, Berkshire Hathaway, Chevron, Coca Cola, Home Depot, Persico, Johnson & Johnson, présents en France au-delà du vaccin anti-Covid,  General Electric, qui a fait main basse sur la branche énergie d’Alstom France en 2014 et a pu ainsi priver d’électricité la France pendant 24 heures, voir mon article « Le roman que John Le Carré aurait pu écrire » paru sur Almadayin.com.int le 07/01/2021, etc….

Le gestionnaire d’actifs Vanguard Group est aussi impliqué dans la politique. Et dans celle du continent européen, pour le pire hélas.

En effet le 28 janvier 2014, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat adjointe pour l’Europe et l’Eurasie du Ministère des Affaires Etrangères des Etats-Unis, déclarait à l’ambassadeur des Etats Unis à Kiev, Geoffrey Piatt au téléphone  ce que d’autres savaient déjà sur l’opinion des Etats-Unis sur l’Europe:

« J’emmerde L’Union Européenne ». (Traduction moins vulgaire que les propos originaux de la dame.)

Liée à la Vanguard Group, elle avait reçu 5 milliards de dollars (certains disent 20) pour déstabiliser l’Ukraine,  orchestrer un changement de gouvernement  qui eut lieu le 22 février 2014, afin de mettre à la place de Yanoukovytch un homme à la botte des Etats-Unis. On la vit même distribuer des sandwichs aux opposants du président sur la place Maidan.

Le troisième chapitre décrit comment la machine technologique agissant dans  l’agro-industrie et la pétrochimie détruisent l’équilibre écologique et menacent la survie de l’écosystème et de l’homme qui en est partie intégrante.

Comment aujourd’hui les actions conjuguées de Bill Gates et de Monsanto-Bayer, qui travaillent la main dans la main,  pourraient sonner le tocsin final via les biotechnologies. Celles-ci sont comme le démontre le livre « un complexe chimico-militaro- industriel ».

Leur investisseur : The Vanguard Group et BlackRock.

A leur tête, toujours les mêmes noms ressurgissent : The Vanguard Group et Bill Gates.

Leur contenu : l’industrie des semences liée aux technologies de l’information, à la biologie moléculaire, au réductionnisme génétique. Toutes techniques  pratiquées par la Fondation Bill Gates.

Définition de la technologie de l’information : exploiter les données génétiques des plantes, les breveter, se les approprier, développer la géo-ingénierie, qui modifie intentionnellement les conditions climatiques, qui était à l’origine un projet militaire, pirater les semences résilientes au climat qui ont été développées par des générations de paysans depuis des siècles, transformer les données sur les sols et les climats en marchandises et les associer à des offres d’assurances.

Cette agriculture regroupe ainsi assurances, semences, produits chimiques et pèsent 3000 milliards de dollars.

La démonétisation, qui a déjà été introduite en Inde, est l’acte final du renoncement absolu à la liberté de choisir dont la menace pèse sur le monde entier. La stérilité des semences OGM a ruiné des centaines de milliers de paysans indiens qui se sont suicidés.

Les mesures prises par les gouvernements lors de la crise due au COVID de favoriser le paiement en ligne ne pourront que hâter la disparition des liquidités.

Il ne faudrait pas oublier que le cartel le plus toxique d’avant guerre : Bayer, Monsanto, IG. Farben, a livré à Hitler le zyklon, ce pesticide utilisé dans les chambres à gaz des camps de concentration. Monsanto, lui, fabriqua l’agent orange qui fut déversé sur le Vietnam entre 1961 et 1971.

Malgré tous ces crimes contre l’humanité, le cartel de mort devenu MoBay (Monsanto-Bayer) concentre avec Dow-Dupont et BASF, soit trois multinationales, l’industrie des semences, le forçage génétique, donc les OGM, les pesticides, les biotechnologies, soit  70% de l’industrie agro-chimique mondiale.

Leur théorie « Une agriculture, une science » mène radicalement aux famines, aux catastrophes écologiques, à la dégénérescence du patrimoine semencier, à la stérilité des sols, à l’aliénation des agriculteurs.

Le chapitre 4 : Comment empêcher l’Evacuation de l’Homme

Pour échapper au désastre :

La résurgence des forces et moyens d’action que l’on porte en soi, ceux de la vraie liberté,  en s’unissant.

Ceux de la véritable richesse en développant les économies locales, l’autosuffisance, la réappropriation du bien commun.

Ceux du véritable travail et du bien-être, par une non-coopération au système et une résistance passive, plus anciennes que Gandhi et Thoreau, qui conduiront à une véritable démocratie.

153 références de parutions diverses, auxquelles a eu recours l’auteur, complètent le contenu de l’ouvrage, permettant au lecteur d’approfondir chacun des concepts et des thèmes présentés dans le livre.

A lire, à faire lire, à offrir.

ISBN de l’ouvrage en français : 978-2-37425-179-0 – (19€)

En anglais: Women Unlimited, India- ISBN : 978-93-85606-18-2

Spinifex Press, Australia- ISBN : 978-19-25581-79-9

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